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Erge-Vraz 1790

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Inventaire de 1790

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4 .   P O L I T I Q U E

Une nouvelle assemblée municipale.

La politique, dans le sens d'une politique électorale et fiscale, est loin d'être absente du rencensement d'Ergué-Gabéric en 1790. Les enseignements que les autorités révolutionnaires et institutions administratives pouvaient tirer des cinquante pages manuscrites étaient nombreux. De plus, l'initiative même du recensement ne fut rien d'autre ques les élections de 1791 et la levée d'une nouvelle contribution.

En effet, le secrétaire a voulu repérer en marge tous les citoyens "actifs" dont les effectifs ont été récapitulés à la fin de chaque parcelle. Ces citoyens tenaient une place importante dans la nouvelle organisation sociale définie par l'Assemblée Nationale Constituante. Plusieurs conditions étaient requises pour être actif, mais il fallait surtout payer une contribution directe égale à trois journées de travail.

Les citoyens "actifs" avaient le droit civil de se réunir en assemblée primaire de la municipalité, et choisissaient parmi eux des électeurs qui pouvaient participer à la désignation du député du canton. Ce suffrage censitaire à deux degrés fut inauguré l'année suivante, en 1791. Mais malheureusement nous ne connaissons pas les résultats de ces élections dont la préparation a consistéen ce présent recensement.

En 1790, les Ergué-Gabéricois dits "actifs" étaient au nombre de 131, soit un habitant sur douze. Ces notables formaient la couche sociale la plus aisée composée avant tout des prêtres, des nobles (les De La Marche de Lezergué), des agriculteurs et de certains métayers et meuniers privilégiés. En principe un feu (ou foyer fiscal) ne comptait qu'un seul actif, et le titre était réservé à la population masculine, à savoir le chef de famille.

Parmi les 131 actifs se créait une assemblée plus réduite (sans doute une dizaine d'électeurs) qui était chargée du travail ardu d'administration de la commune. Dès 1789, ces tâches de gestion se faisaient par délégation, c'est-à-dire qu'à chaque évènement important (comme le Don Patriotique ...) on nommait un commaissaire.

Hervé Lizien, agriculteur au Mélennec, après avoir été greffier des délibérations du Corps Politique (1776), capitaine du Gué de la paroisse (1786) et procureur terrien (1789), fut un des commissaires les plus actifs. Le recensement de 1790, bien qu'il ne soit pas signé, fur certainement de sa plume, si on en croit les traits caractéristiques de son écriture.

Le recouvrement des impôts était à la charge de l'autorité communale. Les fouages, équivalent de la taille en France, furent institués au 15e siècle par les Ducs de Bretagne et étaient perçus par feu. ensuite deux impôts plus récents étaient loin d'être négligeables : la capitation (établie en 1695 et répartie par classe) et le vingtième (1749, sur tous les revenus).

Le mandement indiquant le nombre de feux, la nature et le total des droits, était publié quelques semaines à l'avance à l'issue de la grand'messe. Ensuite le Corps Politique ou le Commissaire désignait "des asséeurs pour asseoir et faire la collecte" de la contribution dans chaque trève.

Le nombre total de feux comptés sur le recensement de 1790 est de 319 (soit en moyenne 5 personnes par feu). Le chiffre est assurément surévalué, car pour bénéficier de la désignation de feu la famille devait avoir un minimum de revenus. La population des mendiants et des errants était bien trop pauvre pour pauer un quelconque impôt.

En 1789, en annexe du cahier des doléances il était porté 250 feux (6 à 7 personnes par feu). On remarquera que l'effectif moyen d'un feu à Ergué-Gabéric en 1790 était bien supérieur aux estimations du maréchal Vauban qui, au 17e siècle, pour obtenir le nombre des habitants de chaque province multipliait le nombre des feux par 4 ou 4,5.