Dictionnaire des noms de familles bretons - Albert Deshayes, Edition 2005 Chasse-Marée.
(p. 94)
Abjean (Abyan, 1427, Plésidy ; Abjean, 1592, Plounévez-Lochrist ; Abjan, 1652, Ellestrec ; Abian, 1679, Saint-Servais ; Abean, 1701, Landéda) est formé à partir du nom Jean (Jean, 1608, Ergué-Armel, 1633, Quimper) mais la variante graphique Jan (Jahan, 1382, Fouesnant ; Jan, 1571, Plouézec, 1633, Landudal) semble plus répandue ;
elle est en fait une lecture francisée de Ian, forme prémoderne du moderne Yann (Iann, 1621, Quimper ; Yann, 1722, id.) avec variante Yan (Yan, 1628, id.). La forme médiévale persiste dans la variante Jehan (Jehan, 1302, 1426, Lanrivain, Locamand, Mellac, Moëlan, Paule, 1427, Cléguérec, 1431, La Feuillée).
Si Jehan peut noter le moyen breton Iahan, Jan note le breton moderne Yann, les desservants des paroisses ou trèves traduisaient régulièrement les noms en relation avec le calendrier des sains romains. Toutes les formes de ce nom sont issues de l'hébreu Yaveh, Jehovah par l'intermédiaire du latin Johannes au sens de "Dieu accorde". "La vogue du prénom en Bretagne au Moyen Age est due au cultee de sain Jean Baptiste, popularisé par les Templiers après les premières croisades", observait Francis Gourvil.
Les dérivés en -es, Yannès (Yannes, 1694, Kerfeunteun ; Yannez, 1743, Quimper ; Yanez, 1754, id.), Jannès (Jannes, 1605, Elliant, 1692, Locmaria-an-Hent), Jeannès (Jeannes, 1607, id. ; Johannes, 1632, Briec) ou en -ez, Jannez (Jannez, 1726, Quimper) sont des matronymes.
|